Author name: modification_ron

FRANCE – L’ADMINISTRATION DES NOMADES

Il paraît nécessaire, pour mener une étude minutieuse du sort des Tsiganes pendant la deuxième guerre mondiale, de se pencher sur le climat politique qui l’a précédé. Ce que l’on découvre alors au travers des archives et recherches historiques , c’est que les communautés tsiganes étaient déjà très bien connues des autorités… Et ce depuis des décennies. Comme évoqué plus tôt, en France et en Belgique, ils faisaient l’objet d’un système de fichage et de contrôle avancé qui visait, officiellement, à lutter contre un mode de vie jugé marginal, insaisissable, potentiellement dangereux. 

FRANCE – L’ADMINISTRATION DES NOMADES Read Post »

Le camp d’internement de Montreuil-Bellay

Le 6 avril 1940, un décret-loi signé par le dernier président de la IIIe République, Albert Lebrun, stipule que les nomades sont désormais interdits de circulation et doivent être rassemblés dans des lieux d’internement. Le prétexte avancé est le risque, en temps de guerre, de voir ces « nomades » devenir des espions.

Une trentaine de centres ont vu le jour, dont 25 étaient réservés exclusivement aux Tsiganes, et le reste était consacré aux Juifs et aux Tsiganes simultanément ou successivement. Le plus grand de ces camps pour nomades en France fut celui de Montreuil-Bellay (Département Maine-et-Loire). Il s’agissait d’un camp pour « individus sans domicile fixe, nomades et forains, ayant le type romani ».

Le camp d’internement de Montreuil-Bellay Read Post »

Répression du « nomadisme »

Nomadisme et soupçons d’espionnage

Victimes d'un stigmate centenaire, les Tsiganes ont longtemps été perçus comme un peuple d'asociaux, au mode de vie délibérément marginal. Dans l’entre-deux-guerres, le seul fait d'être Tsigane constitua un élément suffisant pour être soupçonné d’espionnage et de trahison :

Au seuil des années 30, la crise économique mondiale de la Grande Dépression frappa de pauvreté tous les groupes sociaux d’une manière qui pourrait être qualifiée d’indistincte, mais qui fit inévitablement tomber dans l’extrême précarité les couches de population déjà marginalisées. Petit à petit, ajoutant à l’acharnement de longue date par l’administration centrale et à l’exacerbation politique de leurs différences culturelles, le dénuement qui a frappé les Tsiganes finit de les discréditer aux yeux du reste de la population. Rapidement, ils se virent attribuer l’image d’« ennemis de la nation », ou d’ennemis de l’intérieur. Ce préjugé relayé de toute part s’est répandu comme une traînée de poudre et ses effets ne se firent pas attendre. En Allemagne et dans des pays liés au peuple allemand, l’arrivée des Nazis au pouvoir en 1933 s’est rapidement suivie de mesures de ségrégations raciales à l’encontre des Roms. En France et en Allemagne, entre autres, les groupes nomades furent suspectés d’espionnage, et placés dans des camps d’internement. En Hongrie, ils furent contraints à la sédentarisation et leurs caravanes et carrioles furent saisies pour l’armée.  Dans l’entre-deux-guerres, il était déjà question dans le parlement hongrois d’enfermement dans des camps de travail et de stérilisation. En République Tchèque, une loi de 1927 est passée pour restreindre la circulation des Tsiganes. En Autriche, en 1926, les autorités ont collecté les empreintes digitales de tous les Tsiganes au-dessus de 14 ans, menant à la constitution d’un fichier de 8000 personnes.

Répression du « nomadisme » Read Post »

En Roumanie, le pape demande pardon aux Roms au nom de l’Eglise

« Je demande pardon – au nom de l’Eglise, au Seigneur et à vous – pour les fois où, au cours de l’histoire, nous vous avons discriminés, maltraités ou regardés de travers », a déclaré le pape François le 2 juin 2019 au cours d’une rencontre avec des membres de cette communauté dans un quartier rom de Blaj. Dans la petite église du quartier il a appelé les Roms à « assumer [leur] rôle prépondérant », sans « avoir peur de partager et d’offrir ces notes particulières qui [les] constituent », citant, parmi les nombreuses qualités reconnues à la communauté rom :  leur sens de la famille, de la solidarité, de l’hospitalité, de la défense des plus fragiles au sein de la communauté, la valorisation et le respect des anciens, la spontanéité et la joie de vivre. Le pape a conclu cette adresse aux Roms : « Je porte un poids, c’est le poids des discriminations, des ségrégations et des mauvais traitements subis par votre communauté. L’histoire nous dit que même les chrétiens, même les catholiques, ne sont pas étrangers à tant de mal. ».

En Roumanie, le pape demande pardon aux Roms au nom de l’Eglise Read Post »

Pourquoi Mémoires Tsiganes ?

Sur les 30 000 Tziganes internés à Auschwitz, il n’y eut que 3000 survivants. Dans les autres camps, des dizaines de milliers moururent de faim, de maladie, d’épuisement par les travaux forcés. Aux victimes des camps de concentration, il faut ajouter les massacres perpétrés par  l’armée allemande et les unités de la SS et de la police au cours de leurs conquêtes. Ainsi, dans les Pays baltes et en Union soviétique, les « Einsatzgruppen » et d’autres unités mobiles d’extermination exécutèrent au moins 30 000 Tsiganes. Dans leur travail de répression et d’extermination, les nazis furent aidés dans les pays occupés par les autorités locales. C’est notamment ainsi que de nombreux Tsiganes ont été rassemblés à Malines, à la caserne Dossin, avant d’être déportés à Auschwitz. Autre exemple frappant, qui témoigne de l’attitude ambivalente des politiques nationales en pays occupés : en France, des Gens du Voyage sont restés internés dans le camp de Montreuil plus d’un an après la libération (mai 1946). 

Pourquoi Mémoires Tsiganes ? Read Post »

Scroll to Top